L’homonculus de Penfield : une cartographie fascinante de notre cerveau
Qu’est-ce que l’homonculus de Penfield ?
L’homonculus de Penfield est une représentation graphique simplifiée mais très illustrative de la manière dont notre cerveau « voit » notre corps. C’est une carte neurologique qui montre comment les différentes parties de notre corps sont représentées au niveau du cortex cérébral. Imaginez un petit bonhomme déformé, avec des mains et une bouche disproportionnellement grandes : c’est l’homonculus !
Deux homoncules, deux fonctions
Il existe deux types d’homoncules principaux :
L’homonculus moteur : Il correspond à la zone du cortex cérébral qui contrôle les mouvements volontaires. Sur cet homonculus, les parties du corps que nous utilisons avec précision (mains, lèvres) occupent une surface beaucoup plus grande que les parties moins sollicitées (tronc, par exemple). Cela s’explique par le fait que ces zones nécessitent un contrôle neuronal plus fin.
L’homonculus sensitif : Il représente la zone du cortex qui reçoit les informations sensorielles en provenance de notre corps. De la même manière que pour l’homonculus moteur, les zones les plus sensibles (peau, lèvres) sont représentées de manière disproportionnée.

La tâche est complexe mais fait partie de la gymnastique quotidienne du professionnel de rééducation !
« Il faut certes connaître par coeur cette organisation neurologique, musculaire, et l’ensemble de la biomécanique du corps pour comprendre et traiter. L’expérience est un atout supplémentaire »
Prenez notre conseil Docteur Christophe Delong
Pourquoi cette représentation est-elle si déformée ?
- La déformation de l’homonculus ne reflète pas la taille réelle des différentes parties du corps, mais plutôt leur importance fonctionnelle dans le cerveau. Plus une zone du corps est sensible ou nécessite un contrôle moteur précis, plus elle occupe une grande surface sur l’homonculus.
Comment a-t-on découvert l’homonculus ?
- C’est le neurochirurgien canadien Wilder Penfield qui a mis au point cette cartographie dans les années 1930. En opérant des patients épileptiques, il stimulait électriquement différentes zones du cortex cérébral. Il s’est ainsi rendu compte que la stimulation de certaines zones provoquait des mouvements ou des sensations dans des parties spécifiques du corps. En répétant ces expériences, il a pu établir une correspondance entre les différentes régions du cerveau et les différentes parties du corps.
Quelles sont les implications de l’homonculus ?
- La découverte de l’homonculus a eu un impact majeur dans plusieurs domaines :
- Neurologie : Elle permet de mieux comprendre les mécanismes à l’origine de troubles moteurs ou sensoriels, comme les paralysies ou les pertes de sensibilité.
- Neurochirurgie : Elle aide les neurochirurgiens à planifier leurs interventions en évitant de léser des zones cérébrales essentielles.
- Rééducation fonctionnelle : Elle guide les thérapeutes dans la mise en place de programmes de rééducation adaptés aux patients ayant subi des lésions cérébrales.
Au-delà de l’homonculus : la plasticité cérébrale
Il est important de noter que l’homonculus est une représentation statique du cerveau, mais notre cerveau est un organe dynamique et plastique. Les connexions entre les neurones peuvent se modifier tout au long de notre vie en fonction de l’apprentissage et de l’expérience. Ainsi, l’homonculus d’une personne qui joue du piano sera légèrement différent de celui d’une personne qui ne joue pas d’instrument.
En conclusion
L’homonculus de Penfield est un outil précieux pour comprendre le fonctionnement de notre cerveau. Il nous rappelle que notre cerveau est une structure complexe et organisée, où chaque partie a une fonction précise. Bien que cette représentation soit simplifiée, elle nous offre une vision fascinante de la manière dont notre corps et notre esprit sont interconnectés.
Laisser un commentaire
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.